8 décembre 2009

Le blocage pour les nuls

Mode d'emploi pour néophytes politisés




     Comme nous le constations encore récemment, la poubelle a encore de beaux jours devant elle en matière de combats bitumineux. Pourtant, il n'en demeure pas moins que le contestataire lambda, le pourfendeur de l'ordre établi, se doit de cultiver son Art. Ainsi, et fort de la renommée que je partage avec mes camarades de barricades, je me permets de rédiger ce petit mode d'emploi à l'attention de mes éventuels successeurs, faisant par là œuvre de pédagogie et de sensibilisation sur ces petites entreprises éphémères que sont les blocages.

     A l'instar des fleurs au printemps, les blocages semblent refleurir une fois l'hiver venu. Et si ce cru 2009-2010 n'en est encore qu'à ses balbutiements, il convient d'ors et déjà de dresser ensemble un état des lieux non-exhaustif des techniques de blocages incontournables ou plus actuelles qui marqueront (peut être) ce millésime.



Méthode n°1: Les poubelles

     Outils indispensables d'un blocage réussi, les poubelles sont ces grosses boîtes de plastiques destinées à contenir toute la misère sociale: quelle soit matérielle ou issues de la tyrannie étatique, et qui ont brillamment remplacé les pavés depuis l'avènement de l'ère du bitume.

Cependant,vous n'êtes pas sans savoir que la mairie d'Avignon a cette année opté pour une méthode préventive bienvenue: la séquestration de nos containers à déchets ménagers dans des boxs.
     Plus question, donc, de se payer le luxe de descendre en ville à 4h du matin pour faire main-basse sur toutes les poubelles disponibles de la porte de la ligne à la porte St Lazare, en passant par le lycée Pasteur et la Place Pie. Exit donc les barricades où s'amoncellent une cinquantaine de poubelles, il faudra la jouer fine cette année !
     Par ailleurs, les chantiers (prolifiques et barrières métalliques et parpaings) se faisant rares aux alentours d'Aubanel, il faudra faire des choix plus que judicieux pour dresser un édifice viable et qui résistera à l'assaut des forces de l'ordre, des parents d'élèves voire....de l'administration.


Méthode n°2: La grippe A

     Non, vous ne rêvez pas. Le premier salue de nos cocos en herbe pourrait bien en effet provenir de la psychose ambiante qui s'abat sur toute notre société (et pas que): la grippe A. Et pour cause, le plan de lutte contre la pandémie prévoit la fermeture d'une classe voire d'un établissement pour au moins 6 jours consécutifs pour 3 cas signalés.
La technique est donc simple: repèrez dans votre entourage les médecins peu regardants et/ou totalement irresponsables et/ou sensibilisez à votre cause et faites vous signaler comme contaminé, certificat médical dûment rempli à l'appui. Si vous êtes une dizaine, ça devrait être dans la poche ! 
  • Avantage: Pas besoin de se lever tout les matins et de passer la journée à se gelêr par -15 alors que tout vos camarades sont restés sous la couette.
  • Inconvénient: Oubliez la frénésie sociale du blocus en bonne et due forme.

Méthode n°3:  Le(s) suicide(s)

     L'exemple de France Télécom nous rappelle que le suicide est à la mode ces temps-ci est peut s'avérer, lui aussi, un outil de lutte social efficace.
     Et cela peut paraître bête mais je suis sûr que par souci moral le lycée fermerait si l'un d'entre vous se suicidait. Bon, d'accord, il faudrait un véritable génocide pour marquer sur la durée mais je suis sûr que si les volontaires étaient consciencieusement nommés et leur testament intelligemment rédigés ce pourrait une initiative concluante, sans compter que nos établissement ne sont pas avares de vermines.
Je veux bien aider à la constitution de la liste des heureux élus.

2 commentaires:

caro a dit…

Moi je demande à voir une chose cette année!
Les S qui bloquent le lycée pour défendre leur bac et les L et les ES qui cherchent à rentrer. ^^

Mélanie a dit…

Bloquer? Oui. Moi la première en terminale j'y ai participé (relativement activement) Mais encore faut il savoir pourquoi et comment!
Bloquer pour bloquer, cela véhicule des images négatives d'étudiants qui passent massivement pour des fainéants alors qu'ils ont le mérite de vouloir prendre leur destin, et l'avenir des générations futures en main. Savoir pourquoi on bloque, c'est simplement élémentaire, mais ce n'est pas toujours (pas souvent?) le cas de tous les 'bloqueurs'.
Quand au "comment", les blocages je l'accorde c'est de la spontanéité et bla bla bla... Mais aussi un peu d'organisation au risque de passer pour un mouvement si spontané qu'il est aussi éphémère et inutile!
Je prétends pas avoir une grande expérience des blocages mais j'ai vécu les deux côtés, et il ne faut pas oublier que l'on peut toujours DISCUTER.
Sinon, j'aime bien l'originalité des méthodes dont tu fais part, quoique j'ai l'impression que la méthode "suicide" est relativement radicale. Aussi, le coup des poubelles, c'est vraiment navrant. Elles étaient vraiment bien pratiques!
Je réagis à un de tes articles, ou plutôt, je saisis l'occasion pour blablater.
:D

Chronique tarabiscotée d'un citoyen en devenir (Pensez à nourrir les poissons)