3 décembre 2009

Faites ce qu'ils ont dit, pas ce qu'ils font

To be or not to be


Être français, bien sûr, c'est être démocrate et républicain, c'est adhérer à une organisation étatique fondée sur des valeurs et des principes.
Être français, c'est croire dans ces fondamentaux et faire de ces valeurs la ligne directrice d'une façon d'être, de penser et d'agir.

Ces valeurs, chacun de nous les connait: la Liberté, l'Égalité et la Fraternité, pour ne pas entrer dans le détail.


Gravure coloriée éditée par Paul André Basset, prairial an IV (1796) 

«À trois empereurs, opposons trois dates : le 14 juillet, le 10 août, le 21 septembre. 
Le 14 juillet a démoli la Bastille, et signifie Liberté ; 
le 10 août a découronné les Tuileries et signifie Égalité ; 
le 21 septembre a proclamé la République et signifie Fraternité» 
Victor Hugo - Choses vues


De fait, j'incline pour ma part à penser que ce débat n'a pas lieu d'être, pas ici, par organisé par un gouvernement. La question de notre identité nous appartient, à nous, le peuple français. Elle n'est pas l'apanage d'un gouvernement qui oriente le débat pour des motifs bien peu louables.
Je crois qu'aujourd'hui, ce qui nous interroge plus qu'autre chose sur notre identité, ce n'est pas de vivre avec des arabes, des gens du voyage, des "étrangers" comme il vous plait à dire.
C'est l'attitude de notre propre gouvernement.

Nous vivons dans un État démocratique et républicain qui a fait graver, sur le fronton de nos mairies, ces 3 mots: Liberté, Égalité, Fraternité; et qui n'a de cesse actuellement de bafouer ses propres principes, et ses propres fondements.
Nous vivons dans un État où la suppression prochaine du juge d'instruction remet en cause la séparation des pouvoirs.
Nous vivons dans un État où l'on est capable de mettre en garde à vue des enfants de 6 ans, au plus grand mépris de la Convention internationale des Droits de l'Enfant.
Nous vivons dans un Etat où cette privation de liberté -la garde à vue- est devenue la règle en matière d'action policière, passant de 300 000 en 2003 à 600 000 en 2009, quand les autres nations d'Europe occidentale ne dépassent pas les 100 000/an.
Nous vivons dans un État dont les gouvernants n'ont de cesse d'afficher leur mépris à l'endroit de ceux qu'ils décrivent comme "issus de l'immigration", quand bien même ils sont français, en vertu du Droit du Sol.
Nous vivons dans un pays où l'action politique des plus hautes instances dirigeantes n'a que faire de ce mot: Fraternité; et préfère à la cohésion les manœuvres électoralistes.

Nous vivons dans un pays où le gouvernement nous prend pour des moutons, tout simplement, et je crains que l'action de ce dernier soit à l'origine de nombreuses interrogations chez mes concitoyens qui n'ont pas lieu d'être.
Oui, je crois que ce débat auquel je participe n'est là que pour assoir l'action d'un gouvernement liberticide et méprisant à l'égard de son peuple.

Je suis citoyen français, démocrate, républicain.
Je viens d'acquérir le droit de vote, et je suis d'ors et déjà totalement dégoûté de l'attitude de nos politiques, comme nombre de mes compatriotes: voilà peut être ce qu'est "être français", c'est croire en des valeurs que plus personne ne porte à la tête de notre pays.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

« Être français, bien sûr, c'est être démocrate et républicain, c'est adhérer à une organisation étatique fondée sur des valeurs et des principes.
[...]Ces valeurs, chacun de nous les connait: la Liberté, l'Égalité et la Fraternité, pour ne pas entrer dans le détail. »

Je crois que tu fais une grave erreur. L'histoire de France n'a malheureusement pas commencé en 1789. La France a un plus grand héritage que ce que tu sembles imaginer, d'ailleurs ton article sur Avignon en faisait état avec plus d'objectivité.

Donc tu te trompes déjà sur ce qu'est l'identité française, ça commence mal.

Après, je te l'accorde, les ficelles sont énormes et il y a à coup sûr une visée électoraliste mais est-ce une raison pour renier ce débat avec un tel dédain ? Je n'en suis pas aussi sûr.

Tu ne souhaites pas un débat organisé par les politiques, très bien. Qui devrait s'en charger alors ? J'ai bien compris que tu pensais que le débat lui même ne devait pas avoir lieu mais le démocrate que tu vantes d'être est malheureusement en contradiction car 57% des français eux veulent savoir ce que signifie identité française et j'avoue en faire parti.

Il y a bien des risques de dérives sur un tel sujet. Mais je crois qu'il y en aura bien davantage à se terrer dans le politiquement correct comme tu essayes de le faire. Immigration n'est pas un gros mot. On peut gérer son immigration sans être un fasciste et on peut dire que quelqu'un est étranger sans être monstrueux. Je pense même que 20 ans de politiquement correct sur le sujet ont amené énormément de frustration et ont mené à l'élection de Sarkosy (grâce à un discours sécuritaire à « deux balles »).

Donc si tu veux mon avis, ta position (reprise par la gauche) donne du grain à moudre à celui à qui tu veux nuire mais ce n'est que mon avis.

« C'est l'attitude de notre propre gouvernement.
[...]
Oui, je crois que ce débat auquel je participe n'est là que pour assoir l'action d'un gouvernement liberticide et méprisant à l'égard de son peuple. »

Bon pour tout ce passage, excuse moi mais ce n'est que de la soupe aussi démagogique que hors-sujet. Aucuns de ces thèmes n'est aussi simple que tu sembles le dire et leur seul point commun est de n'avoir justement pas de point commun avec le motif initial de ton article.

T'es sûr de pas être en campagne toi aussi ? (ironie inside)


Paul Bur.

Andy a dit…

Merci de ta réaction Paul, tu as raison je suis très réducteur dès le début de l'article et c'est volontaire ("pour ne pas entrer dans le détail") mais sincèrement je pense qu'actuellement l'immense majorité des français est républicaine et démocrate et en accord avec notre devise nationale (L, E, F). Au delà de ça c'est clair que l'identité française ne se résume pas à ces 3 mots mais il me semble qu'ils donnent une certaine idée de "l'état d'esprit" français puisque celui-ci est plus proche des idéaux de la Révolution française que de la pensée gauloise ou moyenâgeuse, par exemple.
Quoiqu'on en dise les français me semble bien être empreints d'une culture révolutionnaire de "frondeurs" comme on les décrit si souvent. Mais ça se discute...

Après sincèrement je ne suis pas du tout fermé à ce débat (enfin, si, dans le contexte dans lequel on nous l'impose je suis contre) mais je pense surtout que ce débat doit avoir lui entre les citoyens, dans la vie de tout les jours, et peut être pas seulement avec des mots mais aussi par des actes (associatifs, militants, ou personnel comme je peux le faire ici) mais je ne suis pas sur qu'il doive prendre une forme institutionnelle et encore moins celle d'une "discussion" organisée par un gouvernement central via ses préfectures (qui sont par nature politisées).

C'est vrai que je dois avoir l'air très démago, c'est sympa de me le faire remarquer parce que je m'en rends même pas compte en fait mdr mais enfin pour étayer ma conclusion je souhaitais simplement faire remarquer que ce qui nous interroge sur notre identité c'est peut être aussi l'action d'un gouvernement qui ne la respecte pas et, de fait, la décrédibilise auprès de "l'opinion" mais c'est une position toute personnelle...

Anonyme a dit…

Nan je voulais juste dire que la France n'était pas que laïque et révolutionnaire. Il y a eu aussi des monarchies catholiques qui ont laissé de grosses séquelles dans le paysage je trouve.
Et Avignon était un très bon exemple avec ses 143 églises au m² et même sa/ses radio catho (ce qui m'a pas mal interloqué quand j'ai découvert cette ville).

Enfin ce que je voulais faire comprendre c'est qu'il y a un passif antérieur à 1789 et je crois que c'est ça aussi la France même si c'est moins beau que L,E,F. :)


Après pour ce qui est de la place du débat sur l'identité nationale, je te comprends tout à fait mais je trouve dommage que tout le monde ne puisse pas se réunir pour expliciter ce qui nous réunit tous (même si le cadre n'est pas parfait). Est-ce d'ailleurs un échec en soi ? Sûrement.


Pour terminer:
"[...]ce qui nous interroge sur notre identité c'est peut être aussi l'action d'un gouvernement qui ne la respecte pas et, de fait, la décrédibilise auprès de "l'opinion" mais c'est une position toute personnelle..."
Tout ce que je souhaite c'est que tu assures tes "peut-être" par des faits et tes mots approximatifs par des définitions claires. A ce moment là, je serais d'accord avec toi car je crois que nous avons, à priori, le même goût pour l'intérêt général.

BuBur.

Chronique tarabiscotée d'un citoyen en devenir (Pensez à nourrir les poissons)