16 juin 2009

andyfférence

En tout état de cause, je n'aurais vraisemblablement même pas besoin de m'en remettre.


     Le contre-coup m'attend peut être à l'arrivée, terré dans un coin. J'l'imagine me tomber dessus, comme une grosse enclume. Il substituerait à la joie d'un jeune bachelier les remords d'un ancien lycéen, coincé entre un mur de résultats officiels et un flot d'adulescents m-heureux mi-effondré.

    Et oui, le 7 juillet, il y aura des larmes de tristesse, aussi. Et les exaltations de joie n'y changeront rien, n'en alteront pas la douleur. 20% d'éplorés insatisfaits, plus ou moins déméritants, plus ou moins surpris, qui auront été plus ou moins pleins d'espoirs et qui ressortiront plus ou moins abattus.
C'est le lot de toute délibération: personne n'en sort indifférent.
Malgré les quotas, ils ne l'auront pas...le miracle de la démocratisation de l'enseignement et le cadeau d'un BAC offert à 80% de toute classe d'âge ne les concernera même pas, pas cette année en tout cas.
Parvenir à ce stade, et échouer si près du but, quand bien même des gens vous en indiquent la direction sans même le garder, c'est dur. C'est aussi la preuve que la généralisation du baccalauréat ne peut être l'adage de tous. La démocratie, c'est l'Egalité; mais ça ne signifie pas que tout le monde est capable de suivre un anciennement général.
     En revanche, les annonces d'emplois manuels qui s'accumulent dans les bases de données de nos Pôles Emploi sont là pour nous rappeler que si on tente de laisser croire à chacun qu'il a droit à son BAC, on continue de saboter les filières professionnels.


     Moi, je repenserais peut être à ces 3 dernières années. Je n'en sais trop rien....pour l'instant, ça ne me fait ni chaud ni froid.
     Je crois que, les années passant, les visages changeants, les silhouettes affluentes & refluantes, je me suis habitué à oublier. Quoique ce ne soit pas le terme: Je n'oublie pas, je compense; je substitue un tel à tel autre, la dite à la dissimulait. J'ai appris à me rendre les gens interchangeables.
      Ne voyez-là aucun mépris, aucune prétention, aucune indifférence. J'aime ces gens qui m'entourent, j'ai de l'estime pour eux, je les admires parfois, je les aimes souvent, j'y pense également, mais je me protège.
      Voilà sans doute un de ses comportements proprement humain et qui relève d'une logique de vision à long terme -et sans doute de peur de l'Avenir et du lendemain- auquel je suis sujet.
Parce que les temps changent j'ai appris, plus encore qu'à me rendre les gens interchangeables, à m'adapter. Aussi je me laisse aller à toute rencontre, pourvu qu'elle soit plaisante; aussi je n'm'y engage pas trop, pourvu que je garde tout mon discernement.

     Malgré tout, la nature humaine a ses propres lois et n'est pas législateur qui veut. Ainsi il subsiste de ces personnalités particulières, de ces individualités singulières, de ces esprits vifs & altruistes qui me sont chers et auxquels j'ai, de toute évidence, succombé.
Ceux-la savent que je ne les oublierais pas, ou ne le savent pas peut être. Le temps qui passe leur passera le message, quand après des mois ils me verront toujours là.

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Chronique tarabiscotée d'un citoyen en devenir (Pensez à nourrir les poissons)