19 novembre 2009

De l'obsession de l'identité et du syndrôme de la récupération politique...

     Je ne reviendrai pas, dans ces lignes, sur ce qui m'a amené à rencontrer Victor Hugo. Car oui, on rencontre un auteur comme on rencontre une Femme; et le charme de la prose n'opère pas plus vite que l'enivrement charnel. Et puis, j'ai déjà fait état de ce processus dans un article précédent.


Simplement, mon discours -une fois n'est pas coutume- s'édulcorera d'une réflexion politique.
      C'est que je me demande, nonobstant le fait qu'ils pensent pour nous, ce qui pousse nos élites bien-pensantes à reprendre à leur compte et à dénaturer la parole de leurs prédécesseurs.
      C'est que je me demande, quand je vois notre ministre de l'immigration et de l'identité nationale déclamer un ramassis de conneries qu'il se permet d'attribuer à Victor Hugo, quel respect ont ces élites envers, justement, l'identité nationale.
      C'est que je me demande qui ce renégat, ce déserteur, cet opportuniste; hier à gauche, aujourd'hui à droite; veut-il bien tromper?
     C'est que je me demande, encore, sans trouver de réponses, qui peut gober ces fadaises?



     Reprendre un des plus grands, si ce n'est LE plus grand humaniste qu'ait connu la France, et ériger son nom en caution d'une mascarade politique ubuesque, qui n'a pour seul but que de reveiller des sentiments nationalistes et extremistes, voilà ce qu'ils se permettent de faire...voilà la manière dont on mène un débat qui n'appartient qu'au peuple, en France, en 2009.
Et personne ne se dresse, pas un poil ne s'hérisse, pas une tête ne sort du troupeau, rien.
   
     Faut-il rappeler que ce grand homme, royaliste transfiguré peu à peu en un républicain convaincu, a défendu toute sa vie, dans son action politique comme dans ses écrits, les opprimés, les faibles, les miséreux, avec un haine sans faille pour l'oppression et un amour aveugle pour le peuple?
Pour moi, disait-il, l'idée de nation se dissout dans celle d'humanité. Que cet ampoulé de ministre prenne acte de son impertinence.



Toute cette grotesque comédie politicienne me fait vomir.
Verbalement, certes, mais le goût de ma logorrhée n'est pas moins amer que celui de mes remontées.

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Chronique tarabiscotée d'un citoyen en devenir (Pensez à nourrir les poissons)