23 juin 2008

Tumeur sociétale

Ou quand l'excès d'ordre creuse encore d'avantage le fossé qui sépare les gouvernés des gouvernants...



     Émeutes dans les cités, dans les prisons, dans les centres de rétentions, devant les ministères, sur le champs de Mars un soir de Fête de la Musique...la vie de la Cité pourrait-on dire si ces évènements n'étaient pas de plus en plus fréquents, de plus en plus politiques, de plus en plus inquiétants...

     Aujourd'hui, le plus grand centre de rétention administratif (CRA) de France, Vincennes, a brûlé suite à des émeutes entre les personnes en situation irrégulière retenues et les forces de l'ordre après le décès, samedi, d'un retenu. Et cet évènement éclaire encore d'avantage sur les effets secondaires d'une politique sécuritaire poussée à outrance et qui n'a, par ailleurs, pas les moyens de ses ambitions.
      Néanmoins, je pense que la vision médiatique -courte et sans réflexion- de cet évènement ne doit pas faire disparaitre le fond du problème. Les prisons françaises sont surpeuplées, 64000 détenus pour 50000, et la situation au centre de rétention de Vincennes était à l'image de cette manière qu'à le gouvernement français d'ajouter à la privation de liberté la privation d'humanité. Que l'on enferme le criminel, oui; qu'on le viol et qu'on annihile chaque jour un peu plus l'humanité qui reste en lui, c'est un objet de honte supplémentaire pour la France qui ne manque pas de se faire tirer les oreilles par l'ONU, les associations de défenses des Droits de l'Homme ou encore l'Union Européenne mais qui, sclérosé par une volonté politique bien différente, ne réagit pas.
     Et hors de prison? Problème de chiffre également pour des flics jugés par leur ministère au nombre d'interpellations effectués, aux délits condamnés (et rappelons nous qu'un délit est très vite arrivé..); des flics sous pressions qui craquent et font bondir les stats concernant les délits d'outrage à agent. Ce ne sont là que des exemples appelants à la réflexion.
      De cela ressort, à mon sens, 2 choses graves: la politique du chiffre et les excès qu'elle induit sont contre-productifs pour l'image et le respect des citoyens pour leur Justice; et les exécutants (les flics) par l'hyper-repression qu'on leur demande de mener ne sont plus compris, eux-même pour certains ne savent plus où est leur rôle et, d'une manière naturelle, le rejet de l'Autorité CONTESTÉE mène à sa remise en cause, qui passe par la violence.

1 commentaire:

Andy a dit…

Où l'on constate par ailleurs que les problèmes actuels ne datent pas d'hier la veille...

Chronique tarabiscotée d'un citoyen en devenir (Pensez à nourrir les poissons)