25 novembre 2009

Psalmodie à un Esprit qui n'en manque pas.

J'ai oublié de te dire.




     J'ai oublié de te dire que je l'avais vu. Il y a fort longtemps. Et que je n'ai pas su y répondre, jamais.
J'ai vu tout ça il y a fort longtemps et je t'ai dit que je ne l'avais pas vu. J'ai fais le faux. En fait, j'ai menti.
Par pêché? Moi? Non. Par pudeur. On ne pêche pas par pudeur, on se manque. T'aurais-je manqué autant que tu m'as manqué? Je n'en ai fichtrement rien à foutre.

     J'ai lu ces mots. Ces mots écrits dans une langue qui n'est pas la mienne, avec des mots que je ne comprends pas. J'ai lu cette infusion de ta pensée à ce moment là, retranscrite à cette endroit là.
J'ai remué, avec mon cœur, cette décantation de ton âme, à la manière d'un ivrogne; c'est à dire étêté.
Ebêté? Je veux dire surpris, à la manière dont on serait surpris de découvrir tout ce qu'on a pu faire avant que de tomber dans un coma...éthylique. A moins qu'il ne fut idyllique?
Qu'en sais-je, tout ça est bien loin, et bien égal.

     Aujourd'hui, je suis venu te dire que tu m'as touché. Vraiment. Mais tu ne m'a pas touché comme font ces humains avec leur téléphone. Toi, tu as bousculé mon âme, par cette accolade que l'on nomme franchise.
Tu étais dans mon coeur, à l'endroit des souvenirs -déjà-. Et tu m'as lancé, de cette morose obscurité, cette lumière blafarde qui est l'appel des cœurs mélancolique.
     Voilà pourquoi. Pourquoi j'ai voulu te revoir. On peut passer à côté d'un cœur qui nous est étranger sans y laisser sa patte, mais on ne foule pas au pied une âme qui vous apostrophe; on ne se détourne pas d'un destin qui vient à votre rencontre; on ne renie pas un passé qui nous revient. Je ne t'avais pas oublié, non. Je ne nous avais pas oublié. Je nous avais mis entre parenthèses.
   Tu sais que les parenthèses sont propres aux digressions, je ne t'apprends rien. Et bien, il semble que je te sois revenu comme je t'avais quitté: pour quelques mots. Merci de les avoir pensé, avant que de les avoir écrit.
Je te remercie. Je te remercie, et je te chérie. Mon estime, tu l'as déjà; prends donc mon admiration.

Je nous espère quitte, et j'attends le double. 

avec l'assurance de mon amitié la plus sincère,
Andy.

Chronique tarabiscotée d'un citoyen en devenir (Pensez à nourrir les poissons)